Le Castor d’Europe revient dans le Pays de Bitche !

Historiquement présent puis décimé par l’homme pour sa fourrure et sa chair, le Castor d’Europe a été réintroduit il y a quelques années par nos voisins allemands sur le bassin versant de la Blies à partir d’individus prélevés dans l’Elbe. Depuis, sa population s’étend peu à peu, notamment dans les cours d’eau du Pays de Bitche…

Le castor d’Europe construit parfois des barrages sur les ruisseaux de quelques mètres de large afin d’assurer un niveau d’eau suffisant tout au long de l’année pour deux raisons principales :

1. étendre la nappe d’eau pour circuler en toute sécurité jusqu’à ses zones d’alimentation et
2. assurer la protection de l’entrée de son gîte contre les prédateurs potentiels en la maintenant immergée.

Ainsi, ces bâtisseurs de huttes et de barrages, contribuent à favoriser la diversité des milieux aquatiques (ce qui est particulièrement bénéfique pour les poissons, les insectes, les oiseaux d’eau et autres espèces des zones humides), tout en rajeunissant la végétation riveraine des cours d’eau. Une aubaine pour les propriétaires de bords de rivière : un service d’entretien gratuit à domicile fait par le castor sans contrepartie, si ce n’est un peu de tranquillité et de respect de son habitat.

Le plus gros rongeur d’Europe, protégé par la Loi

Hélas, la destruction volontaire et sans autorisation de deux barrages a été constatée ces dernières semaines sur un affluent de la Horn, donnant lieu au dépôt d’une plainte et à l’ouverture d’une enquête par les services de police compétents. Pourquoi une plainte ? La destruction non autorisée d'une espèce animale protégée telle le Castor d’Europe (qui est une espèce mentionnée à l’article 2 de l’arrêté ministériel du 23 avril 2007, fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire), ou de ses habitats, est interdite au titre de l’article L. 411-1 du code de l’Environnement. Le barrage faisant partie de son habitat est donc protégé également. Cette infraction, délictuelle, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 150.000 € d'amende (l’article L. 415-3 du code de l’environnement).

Cette espèce, comme toutes les autres, est sensible aux dérangements, il est important de respecter son environnement et sa quiétude.